V.4 Création contemporaine et ré-activation des mémoires

© Gilles Elie-Dit-Cosaque Tous droits réservés

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En 1995, deux cyclones ont balayé la plage de la baie de Sainte-Marguerite, laissant dans leur sillage des ossements humains auxquels personne ne s'attendait. L'année suivante, une équipe d'archéologues a exhumé des dizaines de nouvelles tombes, datant des 18e et 19e siècles, révélant l’existence d’un cimetière tout entier. Ce crâne, de la tombe S225, présente des mutilations dentaires, preuve très rare de l'origine africaine de cette personne et de son statut d’esclave. Dès lors, l’archéologie de l’esclavage est devenue une discipline incontournable pour rendre visible l’invisibilisé.

LO CALZO, Nicola (1979-)
Crâne d’un mis en esclavage anonyme
Réserve archéologique de la baie de Sainte-Marguerite, Le Moule, Guadeloupe, 2012
Tirage pigmentaire FineArt – papier Hahnemühle Baryta
Rouen, musées Beauvoisine – RMM, inv. 2023.3 PHOT
(c) Nicola Lo Calzo

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LO CALZO, Nicola (1979-)
Prière du mardi sur les ruines de l'habitation Duplaa,
connue aujourd'hui sous le nom de Lakou Lovana, au Quartier Morin, 2012.
Séries Ayiti, Nicola Lo Calzo.
(c) Nicola Lo Calzo

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Autrice et plasticienne, Emmanuelle Gall inscrit sa démarche artistique dans les traces d’une histoire familiale qui traverse Rouen et les Antilles, donnant forme à une mémoire à la fois intime et collective, enracinée dans le drame de l’esclavage et les silences qui l’ont recouvert. Elle remonte ainsi l’histoire de son arrière-grand-tante Suzanne Lacascade, autrice en 1924 d’un roman précurseur, né à l’aube de l’effervescence littéraire et artistique de la négritude.
Poupée antillaise ou popote,
La Martinique,
2ème moitié du 19ème siècle,
coll. Suzanne Lacascade puis Emmanuelle Gall
© Réunion des Musées Métropolitains, Rouen Normandie.
Cliché Y. DESLANDES