Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes
Ce monument est l’un des plus importants au monde consacrés à la traite atlantique, à l’esclavage et à son abolition. Il marque de manière solennelle le rapport de Nantes à son passé de premier port de traite humaine de France aux 18e et 19e siècles et rend hommage à ceux qui ont lutté et luttent encore contre l’esclavage dans le monde. Les artistes concepteurs, le plasticien Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, ont voulu « une évocation métaphorique et émotionnelle de la lutte, principalement historique mais toujours actuelle, pour l’abolition de l’esclavage ». Lumière et reflets du fleuve, choix des matériaux qui mêle pierres de l’ancien quai, bois, béton brut… cette lente immersion sous les quais porte un message universel de solidarité et de fraternité pour les générations futures en affirmant la valeur des droits de l’Homme. Dans le prolongement du parcours souterrain un espace dédié replace la traite atlantique dans son contexte : clés historiques et géographiques, chiffres, carte, chronologie soulignent l’ampleur des faits historiques mais aussi la lutte contre l’asservissement hier et aujourd’hui.
Notice : © Château des ducs de Bretagne – Musée d’histoire de Nantes
Donner la parole aux objets : les coulisses des travaux de recherche à Rouen
Dans le cadre de l’exposition Rouen l’envers d’une prospérité présentée au musée industriel de la Corderie Vallois (Notre-Dame-de-Bondeville), ce podcast porté par la Métropole Rouen Normandie relate les questionnements et les problématiques de la mise en récit(s) de l’histoire de la traite atlantique à Rouen. Il est évidemment temps de rendre cette partie méconnue de l’histoire rouennaise accessible à tous mais, mais sur quelles recherches s’appuient-on ? Quelles sources sont mobilisées et sous quel angle les lit-on ? Comment faire parler les objets de musée ? Quelle place pour le regard artistique ? Et enfin comment parler d’esclavage dans l’espace public ? Pour répondre à toutes ces questions, plongez-vous dans les coulisses de la recherche et écoutez les témoignages des historiens, commissaires d’exposition, artistes, médiateurs culturels et guides qui ont œuvré au renouvellement des regards sur le sujet. Un podcast créé à l’occasion de l’exposition Esclavage, mémoires normandes, organisée au sein de trois musées normands (Notre-Dame-de-Bondeville, Le Havre, Honfleur) en 2023.
Réalisation, montage : Christophe Tréhet
Sons additionnels : Zoélie Martin
Réunion des musées métropolitains, Rouen Normandie
Des lieux symboliques pour la mémoire collective
Le mardi 10 mai 2022, la Ville de Honfleur a participé pour la première fois à la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions avec une visite guidée de la ville organisée pour découvrir les sites liés à cette période de son histoire.
(c) Musée de Honfleur
Au Havre, 400 expéditions de traite ont appareillé du XVIe au XIXe siècle vers les Antilles pour satisfaire le développement d’une économie fondée sur l’exploitation de l’être humain entre l’Europe, l’Afrique, l’Amérique et l’Asie. Certaines rues portent aujourd’hui encore le nom d’armateurs ou de familles ayant participé à ce système ou de personnalités favorables à l’abolition. La Ville du Havre a souhaité poursuivre un travail de mémoire en proposant une série de podcasts à écouter en parcourant la ville. Le 10 mai, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, l’histoire de dix personnages ou familles liés aux activités commerciales, ou bien ayant défendu la cause abolitionniste, sera ainsi à découvrir grâce à un dispositif de plaques de rue dotées de QR codes. L’usage d’un simple smartphone permettra d’écouter ces enregistrements courts et d’ainsi mieux comprendre le contexte historique, les événements et l’implication de chacun ou chacune.
Notice (c) La Ville du Havre
Soucieuse de faire vivre toutes les mémoires et d'afficher toutes les traces de l'histoire, la Ville de Rouen avait, en 2022, fait construire et inauguré ce monument afin de proposer aux populations un lieu de mémoire. Une façon pour elle d'honorer les millions de personnes réduites en esclavage et de reconnaître par là même le rôle joué par Rouen dans le financement du commerce transatlantique avant la Révolution. C'est désormais en ces lieux, situés sur la rive droite de la Seine, que chaque année se tient la Journée nationale des mémoires de la traite de l'esclavage et de leurs abolitions.
Stèle commémorative à la mémoire des victimes de l'esclavage à Rouen
(c) RMM
En 1995, deux cyclones ont balayé la plage de la baie de Sainte-Marguerite, laissant dans leur sillage des ossements humains auxquels personne ne s'attendait. L'année suivante, une équipe d'archéologues a exhumé des dizaines de nouvelles tombes, datant des 18e et 19e siècles, révélant l’existence d’un cimetière tout entier. Ce crâne, de la tombe S225, présente des mutilations dentaires, preuve très rare de l'origine africaine de cette personne et de son statut d’esclave. Dès lors, l’archéologie de l’esclavage est devenue une discipline incontournable pour rendre visible l’invisibilisé.
LO CALZO, Nicola (1979-)
Crâne d’un mis en esclavage anonyme
Réserve archéologique de la baie de Sainte-Marguerite, Le Moule, Guadeloupe, 2012
Tirage pigmentaire FineArt – papier Hahnemühle Baryta
Rouen, musées Beauvoisine – RMM, inv. 2023.3 PHOT
(c) Nicola Lo Calzo
LO CALZO, Nicola (1979-)
Site archéologique de l'usine d'indigo à l'Anse à la Barque, Guadeloupe, 2012
Tirage pigmentaire FineArt – papier Hahnemühle Baryta
Rouen, musées Beauvoisine – RMM, inv. 2023.3 PHOT
(c) Nicola Lo Calzo
LO CALZO, Nicola (1979-)
Prière du mardi sur les ruines de l'habitation Duplaa, connue aujourd'hui sous le nom de Lakou Lovana, au Quartier Morin, 2012.
Séries Ayiti, Nicola Lo Calzo.
(c) Nicola Lo Calzo
Initiatives associatives
Lancée lors des Journées du patrimoine de septembre 2012, les premiers parcours- mémoire sur les traces du patrimoine issu de la rencontre entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques se poursuit avec dans 4 villes emblématiques de l’histoire coloniale et esclavagiste en France: Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Bayonne.
Ces visites sont les seules en France à être animées par la société civile, les militants et à avoir accès à cette histoire unique et cachée, qui donne vraiment une perspective différente du 18ème siècle français. Ces parcours ouvrent des pistes de réflexions citoyennes et sociales sur la mémoire de l’esclavage en France.